Bob Morane T051 Formule X33 by Vernes Henri

Auteur:Vernes, Henri [Vernes, Henri]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Aventure
Éditeur: AlexandriZ
Publié: 1962-01-30T08:42:44+00:00

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« Décidément, songeait Morane, me voilà bien mal pris. Si seulement je pouvais trouver le moyen de me détacher et de brûler la politesse à mon gardien… Mais comment ? Ces nœuds sont fixés avec un tel art, qu’il faudrait presque un mode d’emploi, en plus de mains libres, bien entendu, pour parvenir à les dénouer… »

Cela faisait combien de temps maintenant que Morane se trouvait là, seul avec Niklos, aussi muet qu’un sac de pommes de terre, et qui se contentait de lever de temps à autre sur lui ses petits yeux de cochon, aux regards pareils à des vrilles ? Dix minutes ?… Un quart d’heure ?… Il eût été difficile de le préciser. Tout ce que Bob pouvait faire, c’était retourner ses pensées dans tous les sens. Il avait la certitude à présent d’avoir été reconnu à sa sortie de l’Institut International de Neuilly, sans doute par l’invisible adversaire avec qui il avait lutté. La DS, qui attendait non loin de là l’énigmatique cambrioleur, s’était lancée à la poursuite du taxi, tandis qu’un coup de téléphone permettait à d’autres membres de la bande de se mettre en faction à proximité du quai Voltaire.

« Voilà ce que c’est que d’avoir trop fait parler de soi, songeait Morane avec amertume. N’importe qui est capable de vous reconnaître au premier coin de rue, comme si vous étiez une vedette de cinéma en vogue… »

Restait une dernière énigme à élucider. Le voleur invisible et le major étaient-ils une seule et même personne ? Le désordre que Bob avait perçu dans la mise dudit major tendait à prouver dans ce sens. Mais, dans ce cas, il fallait admettre que le personnage jouissait de la faculté de se rendre visible ou invisible à volonté, ce qui pouvait paraître assez extraordinaire.

Morane était donc occupé à remuer ainsi ses pensées, auxquelles ne manquait pas de s’ajouter une inquiétude de plus en plus lancinante quant au sort de ses amis, Bill Ballantine et le professeur Clairembart, lorsqu’il eut l’impression de voir bouger quelque chose à l’entrée du hangar. Tout d’abord, il crut être le jouet d’une illusion, car la lumière dansante des lampes-tempêtes jetait un peu partout des ombres fantastiques. Pourtant, il dut bientôt se rendre à l’évidence : une forme humaine venait d’apparaître de derrière une machine. C’était celle d’un individu de petite taille, aux vêtements trop grands pour lui et dont l’allure rappelait un peu celle d’un singe, ou encore de quelque monstrueux batracien. Bob ne pouvait apercevoir son visage, mais par contre il distinguait clairement le solide gourdin qu’il tenait à la main.

Lentement, mais aussi silencieusement que s’il avait été fait de caoutchouc, l’homme s’avançait en direction de Niklos, qui lui tournait le dos. Il n’était plus qu’à un mètre, quand le gardien, saisi sans doute d’un pressentiment, voulu se retourner. Il n’en eut pas le temps, car le gourdin, manié de main de maître, s’abattit sur son crâne épais.

Durant quelques fractions de seconde, l’homme à la petite vérole demeura assis, une intense expression de surprise marquant son visage ingrat.

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